Pour Roger VARIERAS et Pierre VALIGNAT, les conditions de déportation furent beaucoup plus dures. Ils furent séparés de leurs camarades et envoyés, avec une trentaine d’autres, au camp de Djénien Bou Rezg.
« Ce qu’un arrêté préfectoral indiquait comme « centre de séjour surveillé » était, en réalité, une grande forteresse située dans un lieu absolument désertique entre Aïn-Séfra et Colomb-Béchar, à 800 kilomètres d’Oran. Elle relève uniquement de l’autorité militaire.
L’hygiène y est à peu près nulle (très peu d’eau pour la boisson et la toilette).
- Pas de lit, les détenus couchent à même le ciment, sur des nattes infestées de punaises.
- La nourriture était mauvaise, soupe où nageait de rares légumes et un peu de viande de mouton de dernière qualité. L’amaigrissement était général, de 15 à 20 kilos par détenus, en moyenne.
- Manque de soins, plusieurs détenus sont morts ayant été transporté trop tard à l’hôpital.
Au camp de Djenien, le travail était obligatoire, il avait tous les caractères de travaux forcés appliqués aux militaires condamnés « aux travaux publics »:
Les principaux chantiers étaient :
-dégagement du lit de l’oued obstrué par de gros blocs de pierre (travail très dur),
- construction d’un bassin ou d’un point d’eau,
- entretien d’un jardin potager autour du point d’eau,
- corvée de bois : il s’agissait de rechercher et d’arracher les racines épineuses qui sont dans les sables. Les corvées effectuaient deux voyages par jour quelles que fussent les températures (40 à 50 degrés).
Au point de vue disciplinaire, un régime draconien sévissait où les punitions étaient distribuées abondamment pour les motifs les plus futiles ».[1]
Pour obtenir une amélioration des conditions de détention, les déportés durent recourir à une grève de la faim qui dura 12 jours.
[1] André MOINE : déportation en Afrique du nord, 1939-1944 (page 183)