Entretien avec Fernand VIRLOGEUX :
Voici quelques renseignements donnés par Fernand, lors d’une visite que je lui rendais, en 1984, à la maison de retraite à Montluçon :
« Je vais faire mon possible pour te donner les renseignements que tu me demandes mais ça fait longtemps, j’en ai oublié certains détails.
« En ce qui concerne la grève que nous avons faite, c’était dans la première quinzaine de décembre 1940 (en réalité, début janvier 1941). La direction voulait nous faire travailler un dimanche sur deux.
« Les mineurs ne voulaient pas et se sont adressés à moi. Bien que je sois déchu de mes mandats de délégué mineur suppléant et de responsable syndical, pour eux, je comptais toujours.
« Ils n’avaient pas accepté mon remplaçant, mis en place par la direction.
« Après réflexion et malgré le danger que ça représentait pour moi, j’acceptais d’organiser une réunion.
« Comme, au puits de Saint-Hilaire, il y avait des mineurs habitant sur plusieurs communes, pour les avoir tous, j’ai fait cette réunion au fond de la mine, à la fin du poste, dans le travers banc, là où tout le monde doit passer.
« J’ai pris la parole, ainsi que Léon LAJARGE, ton cousin, dont le frère, Gilbert, est interné depuis le 8 octobre 1940.
« La grève est votée. Elle a lieu dans la première quinzaine de décembre (en réalité première quinzaine de janvier 1942) et c’est un succès. Elle est suivie par 150 ouvriers sur les 157 qui travaillent à la mine, malgré les menaces de répression de la direction.
« La direction a mis ses menaces à exécution. ».
Cette grève marque le début de la résistance organisée dans l’Allier.