Le parti communiste est un parti politique jeune, il n’a que vingt ans. A la déclaration de guerre, la majorité de ses membres et sympathisants sont mobilisés. Si le parti avait prévu de passer dans la clandestinité, il n’avait pas prévu la désorganisation qui résulterait, pour lui, de la mobilisation et de la débâcle. Mais il va se reconstituer rapidement, d’abord par simple contact entre militants, puis en organisant le parti communiste clandestin.
Beaucoup de responsables nationaux mobilisés qui ont échappé à l’ennemi vont être démobilisés en zone non occupée.
CHAINTRON, membre du comité central, replié dans la région de Toulouse avec son régiment, réussit à prendre contact avec Arthur DALLIDET qui se trouve dans la région de Limoges. Arthur DALLIDET, qui est en contact direct avec le triangle de direction du parti communiste illégal : Jacques DUCLOS, Benoît FRACHON et Charles TILLON, le charge d’organiser la publication de l’Humanité dans la zone sud.
CHAINTRON, démobilisé, est envoyé à Lyon où, avec Félix CADRAS et Victor MICHAUT, ils formeront le triangle de direction du parti communiste illégal de la zone non occupée.
Ils vont réussir à réorganiser le parti grâce à l’aide que vont leur apporter les jeunes femmes et jeunes filles de l’U.J.F.F. (Union de jeunes filles de France) qui assureront les liaisons entre eux et les responsables des inter régions tandis que d’autres collaborent, à Lyon même, avec la direction. Beaucoup de celles-ci seront arrêtées et déportées. [1]
[1] Lise LONDON la Mégère de la rue Daguerre, page 295.