1934
L’opinion publique a été secouée par les scandales STAVISKY et les bons de Bayonne. Dès l’installation du gouvernement, DALADIER, qui a succédé, le 30 janvier, au gouvernement CHAUTEMPS, a pris la décision de muter le Préfet de Police de Chiappe, favorable à la droite.
Le 4 février, les jeunes de l’Action Française du Colonel DE LAROQUE descendent dans la rue en poussant des cris hostiles au gouvernement et se heurtent aux forces de l’ordre.
Le lendemain, nouveau défilé, renforcé par les groupes d’assaut des Croix de Feu. Les manifestants se heurtent aux forces de police et vont se disperser en se donnant rendez-vous pour le lendemain devant le Palais Bourbon.
Le 6 février, pour faire face à ce rassemblement, qui a pour but de renverser la République, le gouvernement a mobilisé de très nombreuses forces de police. De son côté, le parti communiste a mobilisé ses troupes pour empêcher la droite de s’empare de la Chambre des Députés. Les deux manifestations vont se heurter entre elles et aux forces de police. La manifestation commencée à 17h15 ne va se terminer que vers 1h30, le lendemain.
En réaction à cette attaque contre la République va se créer, parmi les partis de gauche, le Front Populaire qui remportera les élections en 1936.
9 octobre, assassinat de BARTHOU, ministre français et du roi ALEXANDRE de Yougoslavie.()
1935
15 mars, la France porte à 2 ans la durée du service militaire, suite au retour de la Sarre au Reich.
14 avril, accord de Stresa : la France, l’Italie et l’Angleterre garantissent l’indépendance de l’Autriche.
Historia
1936
7 mars, faible réaction de la France à l’occupation de la Ruhr par HITLER. Cette absence de réaction de la part de la France mine notre réseau d’alliance en Belgique et aux Pays-Bas.
19 mars, condamnation de l’occupation de la Ruhr par la S.D.N.
3 mai, victoire du Front Populaire.
4 juin, début du premier ministère BLUM.
6-7 juin, accord de Matignon qui institue la semaine de 40 heures et les congés payés.
19 juin, en France, dissolution des ligues paramilitaires constituées par l’extrême droite.
En juillet, le gouvernement BLUM décide la pause dans les réformes. La droite va en profiter pour développer son action contre le gouvernement qu’elle va mettre en échec en développant son mot d’ordre « Plutôt HITLER que le Front Populaire » permettant la montée en puissance d’HITLER.
9 juillet, à la chambre des députés, Florimond BONTE, député communiste, qui avait appelé au boycotte « Aller à Berlin, c’est accepter une sorte de complicité avec les bourreaux, c’est river aux pieds des victimes et c’est couvrir les plaintes que de chanter en chœur avec HITLER à la gloire du sport » ; ces paroles restèrent vaines,
25 juillet, le gouvernement décide de ne pas intervenir dans le conflit intérieur espagnol malgré l’aide apportée à FRANCO par l’Italie et l’Allemagne. (Aide connue puisque des avions de transport chargés de troupes se sont posés en Algérie, suite à des pannes.)
Fin août, la France, l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne et l’U.R.S.S. mettent sur pied le « comité de non-intervention en Espagne ». L’U.R.S.S. s’en retire en septembre. L’Italie et l’Allemagne continueront leur aide à FRANCO, tandis que l’Angleterre et la France appliqueront la non-intervention.
1937
21 janvier, le gouvernement promulgue une loi interdisant l’engagement de volontaires pour l’Espagne.
En février, le gouvernement BLUM met fin à la politique sociale de son gouvernement.
16 mars, à Paris, la police réprime une manifestation de gauche opposée au P.S.F. (parti social français). La police tire sur les contre-manifestants, 6 sont tués, 200 sont blessés.
Le 21 juin, démission du cabinet BLUM.
Le 22 juin, constitution du cabinet CHAUTEMPS.
11 septembre, attentat provocateur contre des organismes patronaux par la société secrète « la Cagoule ».
Novembre, révélation du complot de la Cagoule par Marx DORMOY.
1938
1er mars, L’Anschluss, l’armée allemande, envahit l’Autriche. Pas de réaction du gouvernement français.
14 mars, la France renouvelle son engagement d’aider la Tchécoslovaquie.
20 mai, mobilisation en Tchécoslovaquie.
2 octobre, avec l’assentiment d’HITLER, la Pologne s’empare de la ville de Teschen, en Tchécoslovaquie.
4 septembre, Georges BONNET, ministre des Affaires Etrangères, renouvelle les engagements de la France vis-à-vis de la Tchécoslovaquie.
Les 29 et 30 septembre, rencontre, à Munich, de DALADIER, CHAMBERLAIN, MUSSOLINI et HITLER. Ils se mettent d’accord pour contraindre la Tchécoslovaquie à céder le territoire des Sudètes à l’Allemagne.
30 septembre, CHAMBERLAIN et HITLER signent un pacte de non-agression, donnant à HITLER une position dominante en Europe.
2 novembre, arbitrage de Vienne. HITLER accorde à la Hongrie une partie de la Slovaquie.
12 novembre, le gouvernement DALADIER adopte un décret sur l’internement des étrangers indésirables.
30 novembre, pour protester contre les accords de Munich et les interdictions frappant les journaux communistes, la tendance unitaire de la C.G.T. lance la grève générale. A la suite de cette grève, le gouvernement déclenche la répression contre les militants syndicaux et communistes. De nombreux dirigeants sont arrêtés, emprisonnés ou internés.
6 décembre, accord de non-agression franco-allemand. Les combattants de l’Armée Républicaine, qui fuient les représailles, passent en France où ils sont internés dans des camps improvisés.
1939[1]
26 janvier, FRANCO entre à Barcelone.
31 mars, la France et l’Angleterre accordent leur garantie à la Pologne.
23 août, pacte de non-agression germano-soviétique.
25 août, le gouvernement fait saisir le journal l’Humanité qui justifie le pacte de non-agression germano-soviétique.
26 août HITLER garantit la neutralité de la Suisse, des Pays-Bas, du Luxembourg et du Danemark.
1er septembre, l’Allemagne attaque la Pologne.
2 septembre, les députés votent les crédits exceptionnels pour la guerre (députés communistes compris).
Le 3 septembre, l’Angleterre et la France déclarent la guerre à l’Allemagne.
Du 6 au 10 octobre, fin de la conquête de la Pologne.
HILTER garantit la neutralité de la Suisse, des Pays-Bas, du Luxembourg et du Danemark. (1) maurice VOUTEY
« En 1939, le gouvernement n’organise pas la construction des avions en série : l’aluminium manque. Ce métal est extrait de la bauxite, minerai que l’on trouve à l’époque dans le Gard et dont l’exploitation est assurée par trois compagnies intimement liées entre elles : PECHINEY, ALES FORGE et CAMARGUE et L’ALUMINIUM FRANÇAIS. »
Entre temps l’Allemagne se voit accorder l’autorisation de conclure des marchés importants d’aluminium nécessaire à la construction de ses escadres aériennes. Les trois sociétés obtiennent des licences d’exportation et vendent leur aluminium à l’Allemagne qui paie à un prix plus élevé que l’Etat Français. Mieux, comme l’Allemagne ne paie qu’à terme, le Crédit Lyonnais vient en aide à la compagnie FORGE et CAMARGUE pour lui permettre d’attendre le paiement de la marchandise qu’elle a livrée à l’Allemagne.
Lorsque le ministère de l’air se décide à passer des commandes, celles-ci demandent trois mois pour les exécuter.()André Moine déportation en Algérie
[1] Source : André MOINE, déporté en Algérie